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Welcome back Guy et Merci avril 23, 2015

Posted by jmplanche in Journal de bord, Note du jour.
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MerciOui Guy, j’ai terminé de lire ton livre. Cela n’a pas été sans mal, tant parfois j’avais envie de le refermer. Le sentiment d’entrer dans une intimité. Un sentiment de mal-aise que je ressentais trop présent parfois. Je ne sais pas. Le sentiment d’un homme en reconstruction qui a compris beaucoup de chose mais dont on craint que ce ne soit qu’une compréhension « intellectuelle » et non « cellulaire« . (la plus difficile)
Mais pour cela et parce que c’est toi et que j’ai trouvé de vraies perles. J’ai tenu bon.
Et parce que je vois des interview de toi et que tu expliques ce qui n’est pas l’essentiel pour moi et oublie ces perles, je me risque à ce billet.

C’est drôle effectivement que les médias ne se concentrent que sur le moins intéressant. Toujours. Tu avais sans doute donné d’ailleurs la corde pour cela d’ailleurs. Je trouve que la description de la descente est bien plus (trop) longue par rapport à la remontée et ce que tu en as compris.
Tu dis que c’est un livre pour donner un espoir aux nombreuses personnes qui ont connu, connaissent ou connaitront cet état. Tu penses que c’est le chemin le plus intéressant ? Tu n’as pas tort, en tous les cas le chemin est toujours plus intéressant que le but. Mais ici, je trouve que le plus intéressant et dans ce qui passe inaperçu. Les signaux faibles qui ont permis que tu (re)tiennes debout.

Je comprends ta joie à t’en être « sorti« , ta joie à le raconter (à tort et à travers, comme tu l’observes souvent trop tard) mais comprends aussi que bon, c’est commun. Cela arrive tous les jours. Des gens qui passent par des instants de souffrance existentiel immenses et qui même, pour certains, vont jusqu’au suicide. Ce qui est intéressant alors n’est pas cette histoire et ce qui fait plonger, mais ce qui fait remonter et ce que tu en retires pour te (re)construire. L’Internet et tout ca. On s’en fout. Et même l’histoire de tes parents, c’est un moyen, pas un but. On a tous des blessures d’enfants sur lesquels on se construit … ou on ne se construit pas, c’est justement le problème.
Et ca, c’est dans le livre, aussi, même si les médias n’en parlent pas. Le plus intéressant n’est pas ce que je lis de ce qu’ils te donnent à dire.

Pour moi, il y a :

… un constat sans complaisance et qui sont si faciles à voir, sauf pour celui qui en souffre :

  • « je fais encore le fanfaron, comme si je n’étais pas rongé par un immense sentiment d »‘inutilité et de vacuité, »
  • … où j’ai de plus en plus ‘impression que personne ne compte sur moi. Cela me rend parano. Je re-descends. Sans but. »
  • « Oublier cet éternel besoin de reconnaissance, cette envie d’exister et de me faire voir. Retrouver un équilibre, loin d’Internet, de la radio, à distance des médias, ces sangsues, ces poisons. Sans bruit. »
  • « Et aussitôt, je m’en veux. C’est totalement indécent d’être aussi autocentré. Honteux. Je me dégoûte, je me déteste. C’est bien le problème. »
  • « … parce que j’avais peur … la peur donc encore et toujours. »

… l’énorme, du n’importe quoi, en tous les cas, conforme au personnage :

  • David Abiker> « est ce qu’il y a des objets ou des choses de la modernité, de l’époque, qui sont très dans le vent, que vous aimez ?
  • Finkielkraut> « les médicaments, les antidépresseurs. J’adore les antidépresseurs ! Et je ne peux pas supporter qu’on en dise du mal, parce qu’ils m’ont sauvé … »

Sauvé ? vraiment ?

… des fulgurances, du génie :

  • « les hommes vieillissent mal, quand ils restent jeunes. »
  • « Si un jour je perds de vue l’enfant qui est en moi, si un jour je le vois enfermé quelque part d’où il ne peut plus sortit, même pour compter les jours du temps qui passe, alors moi aussi je serais comme Guy, un peu flou sur ce banc, léchant mes plaies comme un vieux chat abimé sous le soleil d’avril, devant des mômes qui font du toboggan. »
  • « Quand nous avons dépassé un certain âge, l’âme de l’enfant que nous fûmes et l’âme des morts dont nous sommes sortis viennent nous jeter à poignées leurs richesses et leurs mauvais sorts demandant à coopérer aux nouveaux sentiments que nous éprouvons et dans lesquels, effaçant leur ancienne effigie, nous les refondons en une création originale »
  • « Vous pourriez perdre de nouveau tout cela. Ca peut toujours arriver. Mais il faut que vous compreniez que cela n’aurait aucune importance. Ne pas trop s’attacher à ces repères. »

… ce que tu as compris et qui me fait un grand plaisir

  • « Je ne connais par vraiment le gars qui a dit tout ce qu’il avait sur le coeur. Cela ne me ressemble pas. Sur le coeur ? Entre le ventre et la gorge plutôt, vu la circulation de l’énorme boule qui monte et qui descend. »
  • « J’ai cru que je pouvais me passer des autres. »
  • « Je dois continuer à aller vers les autres. Vers le monde. »
  • « J’ai tout fait pour tuer le petit enfant blond et peureux, … »
  • « Je trottine, je marche, je respire. Je regarde la mer, les gens et le paysage. J’écoute les vagues. Je me laisse aller dans l’eau. Je lâche prise. »
  • « … inviter chaque lecteur ou lectrice à plonger en lui/elle pour faire ressurgir l’enfant et l’innocence enfouis, l’insouciance, aussi. »
  • « L’absence de possibilité de projets, c’est justement là qu’est le principal risque, parce qu’on est alors porté à se tourner vers les souvenirs. Je n’ai rien contre les souvenirs; certains me donnent un vrai bonheur. Mais à trop les cultiver, on s’expose à n’être plus que l’homme du passé, à oublier de vivre maintenant. ». Internet, une fenêtre sur le monde. La possibilité de projets. Vivre maintenant.

Il y a le beau, le simple, le vrai

  • « J’ai compris que c’est avec eux, par eux, pour eux que j’existe. Je ne l’oublierais plus. »

Guy, Merci. Je t’aime !

PS: mise à jour. Ici, pour trouver le livre en question.

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